Ce mois de mai signe les 2 années d’existence de L’Arbre à Palabres. Hé oui, 2 ans déjà !
♫♫ Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé. Qui aurait pu s’imaginer que le temps serait si vite écoulé. On fait le bilan calmement ♫♫♫ https://youtu.be/qyHmeySM14k
Au départ, j’avais prévu de laisser filer ce mois sans rien dire. Parce que les bilans, ce n’est pas toujours drôle à faire et cela suppose parfois de se replonger dans des souvenirs pas toujours très heureux ! Sauf que, aujourd’hui, je ne sais pas pourquoi il fallait que je le fasse. Il fallait que ça sorte. Après tout, 2 ans de vie c’est top non ? Moi qui pensais que ça ne durerait que quelques mois ! L’Arbre souffle sa 2ème bougie ^^
Bon ok, aujourd’hui j’ai eu une mauvaise nouvelle. Une nouvelle de celle qui pousse à se remettre en question. De celle qui fait son petit effet sur le karma et vous arrache quelques larmes (snif snif). On dit que faire le bilan ça permet de voir tout le chemin parcouru. Alors, en cette journée toute spéciale, et parce que j’ai aussi besoin de ce réconfort, je tente le bilan ! C’est parti…
Entreprendre ça fait mal. C’est loin d’être une partie de plaisir. C’est un peu la vie en résumé, dans le sens où vous passez par de nombreux états émotionnels (bonjour les montagnes russes !). Quand vous pensez que « oui là j’ai super bien bossé, ça va le faire ! » et que finalement « ça ne le fait pas du tout ».
Entreprendre c’est des questionnements permanents, des remises en question, des sorties inconfortables de notre fameuse et si chère zone de confort. Ça fait mal parfois. Très mal même.
Pour ne rien vous cacher, de nombreuses fois j’ai eu envie d’arrêter, de nombreuses fois je me suis demandée dans quelle merde je m’étais mise. Franchement, faut être bargeot pour sortir de sa petite vie confortable et si pèpère pour se lancer dans un projet en mode « exploration ». Oui, vous avez bien lu en mode « exploration ».
Car l’écriture, la lecture, le partage avec d’autres, pour moi c’est comme tendre la main à l’autre et lui dire
« Allez, viens. On part en voyage ensemble ».
Avec L’Arbre, mon intention est d’explorer l’écriture dans le sens où je veux la démystifier. Beaucoup de personnes ont mis l’écriture sur un pied d’estale. Faisant croire à beaucoup trop de personnes (dont moi hein 😉 que cette discipline est réservée à une certaine catégorie de personnes voire à une élite. Et, vous l’aurez compris, je ne suis pas d’accord avec cet état de fait. L’écriture c’est une main tendue, c’est un pont entre l’intérieur de soi et l’extérieur du monde. L’écriture n’a pas un seul genre, n’a pas un seul visage, n’a pas une seule couleur. L’écriture est plurielle parce qu’elle est la traduction de ce que nous sommes. Elle est la traduction de notre singularité. Et comme pour toute chose en ce monde, ça plait à certains et pas à d’autres.
L’écriture est tout sauf intellectuelle (tout comme la lecture d’ailleurs !)
L’écriture c’est d’abord et avant tout une histoire de cœur, une histoire entre vous et vous-même d’abord puis entre vous et les autres, une histoire d’authenticité et aussi une histoire de sincérité.
Je prends un exemple plus que concret.
« Demain c’est loin » du groupe de rap marseillais IAM, vous connaissez ? Pour ma part, ce son, qui a bercé toute mon adolescence, est le summum dans le genre. IAM s’est surpassé (tout l’album de L’école du micro d’argent est excellent d’ailleurs !). https://youtu.be/JaqLOsO6dTw
Je vous parle de ce son pourquoi ? Parce que durant toute sa 1ère partie, Shuryk’N fait des anadiploses. Oui oui, vous avez bien lu ! Des a-na-di-plo-ses. Vous savez, c’est le fait de commencer une phrase en reprenant le dernier mot de la phrase précédente. Cette figure de style, particulièrement bien maitrisée par l’artiste, donne une couleur toute particulière à son texte. Les mots sont affûtés, précis et sont assenés avec force et vérité.
Pourtant, durant l’écriture de ce morceau mythique, seul le cœur (et le feeling, l’intuition… appelez ça comme vous voulez) de Shurik’N a parlé. Il trouvait que le fait de reprendre le dernier mot de la phrase précédente donnait plus de force à son texte. De plus, rythmiquement ça en jetait. https://youtu.be/b1P8VxEZYCY
Ce n’est que bien plus tard, alors que l’album avait un succès d’enfer, qu’il apprendra que ça s’appelle faire des anadiploses.
Tout ça pour dire quoi ?! Pour vous dire simplement d’arrêter d’avoir peur. D’arrêter de vous freiner dans votre processus créatif. Soyez juste dans le faire et oublier le reste. Je sais que c’est difficile. Je le vis au quotidien. Néanmoins, je crois profondément que c’est cela qui donne une telle saveur aux choses : VOTRE singularité, VOTRE authenticité.
Alors, oui il y a la technique littéraire. Oui, certains nous dirons que c’est elle qui permet de sublimer les écrits, d’affiner un style, blablabla
Mon exemple plus haut, lui, la vraie vie, elle, vous disent tout le contraire. D’abord, il y a VOUS. Et j’insiste. D’abord, il y a VOUS. Et seulement ensuite, on parle de la technique. Ne vous trompez pas de combat, au risque de vous laisser tomber. Faites-vous confiance. Aimez-vous et donc ce que vous faites.
C’est pour cette sincérité, cette soif d’exploration et de partage avec vous que je sors de ma zone de confort, que je fais des erreurs, que je rectifie mes erreurs, que je continue à avancer, à proposer, à tester. C’est pour toutes ces choses que je ne pouvais plus me contenter de sous-vivre dans cette vie « confortable ». C’est pour toutes ces raisons que j’accepte de ne pas plaire, que j’accepte de faire des erreurs, que j’accepte d’être mauvaise aussi parfois. Ce que j’accepte surtout c’est de VIVRE avec un grand V. C’est d’aller au bout de mon exploration plutôt que de la rêver. C’est d’être dans l’action plutôt que dans la procrastination. Et ce choix-là, il est loin d’être calme et réconfortant. Ce chemin-là fait mal parfois. Ce chemin-là me renvoie à des peurs profondes, aussi. Ce chemin-là fait peur, beaucoup. Mais plus que tout, ce chemin-là c’est MOI. Ces propositions d’ateliers où je vous invite à explorer différemment l’écriture, c’est MOI. Cette bienveillance que je partage avec chacun de vous, c’est MOI.
Alors, ce soir, bien que je sois là telle une âme en peine à écrire péniblement ces quelques mots (parce que oui aujourd’hui est un jour sans ! et… c’est pas grave !), pour rien au monde je n’ai envie de fermer la page de cette histoire-là. Pour rien au monde, je n’ai envie d’arrêter là cette exploration que j’entame à peine.
Ça ne sera certainement pas parfait, mais ça sera une belle et sacrée aventure 😉 Je vous le garantis. Et pour le coup, je vous emmène avec moi 😉
Allez, aux 2 ans de L’Arbre 😉
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