Chaque semaine, une clé pour avancer.
« Par quoi je commence. »
Voici venu ce moment fatidique où, gonflé.e à bloc, on prend son carnet fétiche et son stylo pour s’enfermer dans son bureau.
On y est ! Ouverture du carnet sous les acclamations du mental. Stylo levé et c’est la standing ovation. Et là, patatras. Ça coince. Rien à écrire. Pas de fulgurance et encore moins d’inspiration divine. Alors quoi ? Est-ce qu’on en reste là, à se regarder son carnet et soi en chiens de faïence ? À celui qui va flancher en premier ^^
L’une de mes parades, à ces duels improvisés, est l’époché ou l’écriture automatique. Une manière, comme une autre, de ne pas se censurer, de laisser divaguer son imaginaire, laisser les mots venir comme ils ont envie de venir et, surtout, ne porter aucun jugement sur ses productions.
Cela suppose d’être curieux.se, d’avoir envie de tester juste pour voir ce que cela donne. Cela suppose, aussi, d’accepter de lâcher-prise, d’être focus non pas sur la destination mais sur le chemin, sur l’exploration.
Alors, on commence ?
Pour la peine, poursuivez : «Mes souvenirs de ce jour-là sont très flous. Une pluie battante, le rythme de mes pas sur le bitume détrempé et …. »
Que l’exploration soit belle 😉
Et, bien sûr, on s’en parle en commentaire.
Lydie S. – Accompagnatrice en écriture & prise de parole
Mes souvenirs de ce jour-là sont très flous. Une pluie battante, le rythme de mes pas sur le bitume détrempé et mon nouveau parapluie. J’ai longtemps hésité à l’acheter ce parapluie. Il faut dire que bon, ce n’est pas de gaieté de coeur qu’on l’ouvre, le parapluie. Mais finalement, je suis bien contente de l’avoir ce petit parasol portatif, parsemé de pois multicolores. Je ne me souviens que du reflet de ma silhouette sur le bitume trempé : un champignon ! Mon corps emmitouflé dans une longue doudoune, ma tête auréolée d’un hexagone imperméable. J’avancais dans les rues vides, en rentrant de mon atelier d’écriture. Je dis « mon » mais il ne m’appartient pas, évidemment. Je le partage avec d’autres. Mais quand même, c’est mon moment. Je ne pourrai vous dire par quel chemin mes pas m’ont ramenée à la maison. Les pieds martelant la chaussée, mes pensées étaient encore à l’atelier. Et j’imaginais la suite de nos exercices, sachant très bien qu’une fois arrivée devant mon carnet, je serai incapable de me souvenir d’un traitre mot. Mais peu importe, à ce moment là, rien ne comptais plus que la cadence machinale de mon pas et le tourbillon des mots sous mon parasol imperméable.
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