Non essentiel. Ce sont ces deux mots qui ont marqué la fin de mon année 2020. Deux petits mots. Non. Essentiel. Dans le dictionnaire, il est indiqué à essentiel : ce qui est le plus important.
Quand j’ai reçu ce mail d’annulation d’une de mes prestations, j’en ai eu les larmes aux yeux. 2 petits mots inoffensifs, de prime abord, qui mis bout à bout vous font l’effet d’une bombe, vous relègue sur le banc de touche, tout au fond de la classe.
Non essentiel.
Pourtant, vu de ma fenêtre, les mots qui ont été partagés en atelier ont été comme des baumes au cœur, des caresses sur des joues, des petits bisous sur des yeux et des corps cabossés, de l’air quand il nous venait d’en manquer. Oui, j’ai vu de mes yeux, la magie des mots opérer, le pouvoir des mots transformer, remplir, nourrir.
Pas de nourriture terrestre pour l’estomac, mais de nourriture pour le cœur et l’esprit. Parce que les êtres humains que nous sommes, ne sont pas des machines. Considérer l’humain dans son entièreté, c’est accepter les liens évidents, sinon vitaux, qu’il y a entre le corps et l’esprit. Les 2 ont besoin d’être nourris et les séparer est un pur non-sens, pour paraphraser Spinoza.
J’aurais pu me laisser submerger par ces 2 mots devenus, l’espace d’un instant, océan. J’aurais pu boire la tasse et couler, tout au fond. J’aurais pu !
Vous savez ce que j’aime avec la langue française ? Sa subtilité, sa richesse et… sa ponctuation. Car, à triturer ces 2 mots dans mon esprit, en essayant d’échapper à leur verdict assassin, j’ai trouvé mon salut grâce à une toute petite virgule.
Non, essentielle.
Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des mots et de leur redoutable ponctuation. Jamais.
Je crois que c’est à ce moment-là qu’a germé dans ma tête cette envie de cycle d’écriture « Écrire pour exister », comme une envie de résister, de revendiquer. J’aime beaucoup cette citation d’Annie Ernaux (que j’évoque souvent), qui dit qu’écrire est, selon elle, un acte politique, une manière de dire au monde que chacun de nous est là et que chacun a sa place. Oui, essentielle.
Alors, si vous avez, vous aussi, envie de résister, envie d’autre chose que de nourriture terrestre ^^ parce que c’est cela aussi le sens de la vie, alors vous êtes les bienvenus à partir du 21 janvier en vidéo, à distance et en autonomie (pour le prix spécial lancement, c’est ici) ou le samedi 23 janvier en tout petit groupe à Reims démarrer ce cycle de 7 ateliers d’écriture sur l’écriture de soi. Écrire pour exister donc.
J’ai été non essentiel. Je suis le NON, l’essentiel.
Alors que nous quittons 2020 et embrassons 2021, je vous propose cette consigne d’écriture :
Compléter ce début de phrase « J’ai été… » puis celle-ci « Je suis… ». Et parce que rien ne vaut la puissance de l’anaphore, écrivez au moins 5 phrases de chaque. 5 « J’ai été.. » suivies de 5 « Je suis ». À vous de jouer. Existez.
PS : Ceci vous donne un aperçu des newsletters que j’envoie chaque mardi matin, puisqu’il s’agit de l’une d’elles.
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