En ce moment le carnaval bat son plein en Guadeloupe.
Du coup, aujourd’hui, je veux vous parler du masque. Vous savez, ce masque qu’on a emprunté un jour à une copine parce qu’elle avait tellement mieux géré cette situation que nous. Ou que vous avez emprunté à un collègue qui a tellement mieux animé sa réunion que vous ne le feriez jamais. Ou encore ce masque que vos parents, vos proches vous demandent si gentiment de porter et qui finit par vous coller à la peau. A tel point que, petit à petit, vous finissez par vous oublier vous-même!
Voilà, aujourd’hui, j’ai décidé de parler de ce masque-là. De celui que je porte tous les jours en me disant « Promis, demain je le pose » et qui, pourtant, est le 1er qui m’habille à peine sortie du lit !
Pendant très longtemps, j’ai cru que celle que j’étais, et bien, ce n’était pas assez. Jamais assez bien pour ce mec, jamais assez compétente pour ce job, jamais assez douée pour suivre cette formation, jamais assez diplômée pour réussir. Bref, un beau jour, je me suis rendue compte que je m’étais enfermée depuis des années dans un rôle où, à force de chercher l’approbation dans le regard des autres, à force de m’être conformée à des règles imposées par d’autres, j’avais fini par être une autre. Une gentille fille qui ne fait pas de vagues et dont on peut être fière.
Je peux cocher toutes les cases : études, job, conjoint, enfants, maison, jardin. Parcours sans faute. 10 sur 10. YOUHOOOUUU
Good job Lydie.
Sauf que non, tout ça ce n’était pas Lydie justement. C’était un clone, une reproduction de Lydie mais pas Lydie.
Je me suis rendue compte de ça de manière assez brutale en fait. Je suis rentrée chez moi un soir, pas bien, en me disant « Il y a un truc qui cloche » mais impossible de savoir quoi. Comment est-ce qu’on peut se sentir mal alors que l’on a tout ce que beaucoup espèrent avoir?!
C’est cette dualité des émotions entre les signaux que je m’envoyais à moi-même « Il y a un truc qui cloche », et ce sentiment de culpabilité lié au filtre du masque qui me disait « Pourquoi ça n’irait pas? », qui fait qu’un soir donc, je rentre chez moi pas bien.
Ce même soir, je lis un post de Lyvia Cairo qui indique qu’elle se lance dans la rédaction de son 1er livre qu’elle a décidé d’intituler « Etre toi suffit ». Parce qu’elle croit du fond de son cœur qu’être soi, suffit. J’ai dû lire son post 2/3 fois. J’ai respiré un bon coup, bu un verre d’eau, pris un carnet, un stylo et j’ai écrit qui j’étais. Pas qui les autres voudraient ou veulent que je sois. Non, j’ai écrit qui je suis, là, au creux du cœur. J’ai écrit ce qui me fait vibrer, ce qu’il y a de meilleur en moi, ce que j’ai foncièrement envie de faire de ce cadeau précieux qu’est ma vie. J’ai donc pris mon petit carnet et j’ai écrit en laissant enfin à mon cœur la possibilité de s’exprimer.
Deux choses très précises me sont venues en mémoire en faisant cet exercice :
- cette affirmation « Tu dois faire comme tout le monde »
- ce souvenir de moi à 7/8 ans devant la directrice de l’école dans laquelle j’étais scolarisée, lui disant « Quand je serais grande, je serais écrivain ». Et à ce moment précis de mon échange avec la directrice, je me souviens que j’avais une certitude : un jour, je serais écrivain.
Plus de 25 ans plus tard, je vous le donne en mille : je ne suis pas écrivain. J’ai écrit beaucoup de textes mais je n’ai rien publié. Et pire, je les ai rarement confronté à un avis extérieur à moi. Pour te dire la vérité (oui, à ce stade, je pense que l’on peut se tutoyer!), j’en suis même très loin! Et pourquoi me diras-tu? Simplement parce que vivre de sa passion ne nourrit pas son homme! C’est bien connu! Combien de fois je l’ai entendu cette phrase?! En fait, elle m’a bercé pendant de nombreuses années au point de m’endormir complètement. Je me suis laissée portée par les autres. Je suis rentrée dans le moule du conformisme. Après tout, c’est bien cela que tout le monde attend que je sois, n’est-ce pas? C’est moi aussi, ce que je croyais, jusqu’à ce que je tombe sur ce post et que je lise à ce moment-là ces 3 mots : être toi suffit.
Toujours devant ce carnet, j’écris. Je note mes idées, mes envies d’écriture bien sûr, de partage, d’échange, d’authenticité, de simplicité.
Tout cela s’est fait de manière tellement fluide que j’y repense avec encore beaucoup d’émotions. Parce que ce jour-là, L’Arbre à Palabres avait pris vie.
J’ai créé pour les autres ce que j’aurais aimé avoir pour moi : une vitrine qui me permette de présenter mes écrits, de parler de qui je suis sans filtre tout en étant accompagnée. Une main tendue bienveillante pour me faire découvrir des auteurs autrement, en partageant un moment avec eux, en toute simplicité et avec beaucoup d’authenticité.
J’ai décidé de proposer une autre façon de lire, j’ai décidé de montrer non pas une plume mais surtout celui qui tient la plume. Parce que OUI je pense que c’est ça le but de la vie : être soi et rien d’autre. Pas plus, pas moins, juste SOI.
Mas très bizarrement, être soi nécessite d’avoir le courage de prendre conscience de sa valeur et d’oser le révéler au monde.
Je me présente donc à toi. Je suis Lydie. Je sème des livres et je révèle la valeur d’auteurs singuliers. Voilà, j’ai osé. J’ai laissé tomber ce fichu masque.
Crédit photo : koalie on VisualHunt / CC BY-NC-SA
Et sous le masque quelle femme tu nous as dévoilée! Être soi, juste être soi; cela paraît si simple, le chemin pour y arriver est long, la bonne nouvelle est que quand nous nous sommes trouvés, tout devient possible et tu te le prouves! Merci :)!
En effet, un chemin long d’une vie peut-être ! Mais quelle aventure 🙂 Quelle belle aventure