L’une des premières nouvelles que je me souviens avoir écrite était intitulée « Homme ou vie d’Homme » ! Tout un programme. Cette nouvelle était ma manière à moi de parler de choses qui m’interpelaient dans ce monde, de ces inégalités criantes entre plus riches et plus pauvres, de cette mentalité « pauvre » qui est celle de croire que tout est forcément question d’argent, de cette révolte grandissante de l’impact de notre style de vie sur la nature qui nous entoure.
Á cette époque, et je crois l’être toujours même si je suis plus apaisée haha, j’étais une rebelle. J’ai toujours été très curieuse de nature et je me suis très tôt questionnée sur le sens de la vie et notre contribution, chacun à son échelle, dans cet équilibre à préserver. Á travers cette nouvelle « Homme ou vie d’Homme », j’avais envie de questionner le monde, d’échanger sur ces aberrations qui me troublaient profondément à mon adolescence. Laisser des personnes crever dans la rue, mourir de faim, être considéré comme un rebus de la société par simple manque d’argent, être oublié de sa famille, se laisser empoisonner par des industriels, ne pas respecter cette nature nourricière, bref autant de sujets dont j’avais envie de parler.
J’étais donc une rebelle. Mais pas une rebelle, qui voulait juste tout « péter » et crier « Révolution ». Non, j’étais plutôt de celles qui avaient envie d’agir.
J’entends encore la surprise de cette femme de l’action sociale que j’avais contactée, à à peine 17 ans, pour lui dire que je souhaitais créer une association pour aider et accompagner les drogués et sans-abris en leur apportant un peu d’humanité.
Elle n’en croyait pas ses oreilles. Bon, vous vous doutez que ma cause a été difficile à vendre car justement j’avais 17 ans !
De l’eau a coulé sous les ponts et j’ai appris à me connaitre. Pour vous parler franchement, je ne crois pas être une rebelle. Je suis une hypersensible (mais peut-être est-ce cela être rebelle ;). Je suis dotée d’une très grande empathie que j’essaie de cacher sous une maîtrise et une froideur de façade pour me protéger. Je crois que mon camouflage a été définitivement validé quand, à l’issue d’une présentation orale dans le cadre de mon master, mon prof et les élèves qui évaluaient ma prestation m’ont dit « Lydie, ce qui te manque c’est le pathos ». En référence à Aristote, qui définissait l’art de la rhétorique selon 3 composantes : l’ethos (la manière d’être), le logos (l’argumentation, les idées) et le pathos (l’affect, la sensibilité). Un comble !
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Parce que cette semaine, je vous présente une autrice qui, à sa manière, fait de l’écriture un acte militant. L’écriture est sa façon à elle de montrer la voie, de montrer la diversité qu’il y a dans ce monde. Son écriture, dit-elle, est influencée par une certaine réflexion sur la représentation dans la littérature. Maora Proust vous parle de mondes, de personnages différents en ouvrant des fenêtres pour vous conter des contrées lointaines, peuplées de personnages tout droit sortis de son imaginaire. Et pour cela, son univers : la fantasy avec Chroniques d’Eyridian. Une belle découverte cette semaine avec une autrice que j’apprécie tout particulièrement. Car Maora fait partie de ces rares auteurs qui m’ont fait confiance dès le début de l’aventure L’Arbre à Palabres. Á l’époque où L’Arbre à Palabres n’était encore qu’un projet sur mon petit carnet 🙂 Je lui ai d’ailleurs consacrée une box que vous pouvez découvrir ici.
Que la découverte soit belle.
Belle semaine.
Crédit photo : Visual Hunt
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